En alliant style et fonction, la danoise Bang & Olufsen est devenue un incontournable, une entreprise phare du design dont tous veulent suivre les traces.
La réputation de l’entreprise et son influence dans le milieu de l’électronique tiennent à l’équilibre parfait entre fonctionnalité, style et pérennité. « Les biens de consommation électroniques ont toujours été considérés comme des produits jetables. L’approche de Bang & Olufsen est tout autre et repose sur le savoir-faire et la durabilité », soutient Christopher Devine, responsable du marketing chez Bang & Olufsen. La preuve irréfutable se trouve dans le catalogue de l’entreprise, où s’alignent des créations intemporelles.
Les années 1950 ont été une période charnière pour Bang & Olufsen. Les meubles épurés de grands designers danois comme Arne Jacobsen et Hans Wegner faisaient leur apparition dans les maisons, révolutionnant du même coup la façon d’habiter. Le saut dans la modernité pour l’entreprise s’est effectué suite aux critiques de l’influent penseur et créateur Poul Henningsen, qui l’ont incitée à faire appel à des designers indépendants.


« Ib Fabiansen, puis Jacob Jensen et David Lewis ont aidé à façonner l’image de Bang & Olufsen », affirme Christopher Devine. Alors que l’exploration de la modularité d’Ib Fabiansen s’inscrit en parallèle de celle des Américains Charles et Ray Eames à la même époque, le travail de Jacob Jensen quelques années plus tard servira de modèle aux générations à venir. Sous la tutelle de ce dernier, le nom de Bang & Olufsen est sur toutes les lèvres. En 1972, sept produits font leur entrée dans la collection au Museum of Modern Art de New York et en 1978, le même musée consacre une exposition aux produits de l’entreprise. Lorsque David Lewis sera nommé designer principal en 1980, il reprendra le flambeau de ses prédécesseurs. Tout en continuant à peaufiner la gamme de produits iconiques comme les enceintes acoustiques, il veillera entre autres à la production du cinéma maison Beosystem AV 9000 (1992), du lecteur de disques CD Beosound 9000 (1996) et du téléphone Beocom 2 (2002).
L’entreprise compte toujours sur les créations de designers indépendants. Michael Anastassiades, Benjamin Hubert et Cecilie Manz ne sont que quelques-uns des innovateurs actuels auxquels la maison fait appel. Elle s’adapte aussi aux nouvelles demandes du marché sans toutefois oublier ses fondements premiers. Ainsi, la toute nouvelle enceinte Wi-Fi Beosound Level deviendra sans doute elle aussi un intemporel. « Ce modèle d’esprit scandinave, qui peut aussi bien loger sur une tablette qu’être accroché au mur, va à l’encontre des tendances actuelles et de l’obsolescence programmée, puisqu’il est possible de conserver l’appareil tout en remplaçant les composants électroniques pour mieux répondre aux avancées technologiques », explique Christopher Devine.


Bang & Olufsen a toujours su attirer une clientèle à la recherche de l’excellence aussi bien en ce qui concerne le son qu’en ce qui a trait au design. Elle sait aussi toujours plaire à ses fidèles. Pour son 95e anniversaire, elle a procédé à la restauration et la réédition de 95 tourne-disques Beogram 4000c. Les exemplaires de ce grand classique se sont envolés à toute vitesse. Même si les générations se succèdent, le grand design demeure et inspire encore et encore.
Beocom 2, David Lewis et Torsten Valeur, 2002


Beowatch, Jacob Jensen, 1993
Système modulaire flexible, Ib Fabiansen, 1958


Beosound Balance, Benjamin Hubert, 2020
BS 9000, 1996


Jacob Jensen, 1969
Beomaster 1900, Jacob Jensen, 1976


David Lewis, 1982
Ib Fabiansen, 1959

Photo de couverture : Beosystem 2500, David Lewis, 1991