JOANNIE ROCHETTE, JEAN-LUC BRASSARD ET SYLVIE next-3.0ÉCHETTE, SONT DES TÉMOINS DE L’INSPIRATION ENGENDRÉE PAR LES JEUX OLYMPIQUES. L’HOMME D’AFFAIRES PIERRE LÉVEILLÉ EN SAIT QUELQUE CHOSE PUISQUE SA PARTICIPATION AUX OLYMPIADES DE 1984 À LOS ANGELES INSUFFLE ENCORE LA SOIF DE DÉPASSEMENT À DES MILLIERS DE QUÉBÉCOIS.
«Se tailler une place pour les Jeux olympiques, ça te suit toute ta vie», affirme le propriétaire de la boutique Endurance, spécialiste de la course à pied. «Cela fait 27 ans que j’y ai pris part (en athlétisme) et on m’en parle encore toutes les semaines. J’aurais pu être grand gagnant des Championnats du monde, le public aurait oublié. Mais les olympiques, ça devient une marque de commerce.» Pour ce sportif, les années d’olympiades – et 2012 en est une – ne sont jamais banales. Londres est dans sa mire. «Une fois aux quatre ans, les médias décident de s’intéresser au sport amateur. Ça devient comme la coupe Stanley. C’est souvent là que le destin de jeunes du monde entier prend forme.»
Comment expliquer que Léveillé se soit retrouvé à la plus grande manifestation sportive de la planète ? Parce que, justement, il a été envoûté par les Jeux olympiques de Montréal, en 1976. Cet héritage dont on ne parle jamais assez. «J’étais adolescent, explique-t-il. J’étais dans les gradins, comme spectateur puisque notre club d’athlétisme nous avait remis des billets pour certaines compétitions. J’ai été ébloui. Plus tard, quand je me suis retrouvé à Los Angeles, j’étais en action dès le premier jour. Pour le reste des Jeux, j’ai passé beaucoup de temps avec un monsieur Benoit Leduc (membre du personnel d’entraîneurs de la délégation du Canada à L.A. et incidemment père spirituel de Raymond Bourque, l’ancien des Bruins de Boston). ‘Ben’ me racontait plein de choses sur ce qui se déroulait dans le stade. Il m’a fasciné. C’est ça, l’impact des Jeux.»
La carrière d’athlète a tracé la voie. Léveillé a suivi sa passion en s’associant à la boutique Endurance. Il s’avère un entraîneur réputé et dirige, par exemple, la chanteuse Luce Dufault, qui maintient une forme exceptionnelle et souhaite passer sous la barre des quatre heures pour le marathon. «Luce et tous ceux qui me confient avoir réalisé un nouveau sommet personnel, sont ma récompense. Ils m’inspirent. Vous savez, ce n’est pas une affaire à sens unique, l’inspiration. Souvent, leur carrière terminée, des ex-athlètes abandonnent complètement. De mon côté, parce que j’enseigne, les gens me poussent indirectement à continuer. Je reçois autant que je donne. »
À l’époque, le natif de Sainte-Anne-des-Plaines avait participé autant à la course du 100 mètres qu’aux épreuves de demi-fond, fond et même au décathlon. Comme tout le monde, il a besoin d’objectifs. « C’est prouvé, lorsque tu te fixes un but, la motivation est doublée, triplée même. Comme j’ai 50 ans cette année, j’ai dit à mon entourage que j’aimerais courir un marathon, ce à quoi je ne me suis pas consacré depuis une éternité. Ça a fait boule de neige et nous serons cinq couples qui participeront au marathon de Berlin, où j’étais allé il y a 25 ans. » « La vie de quelques-uns sert de rêve à des millions d’autres », avait écrit Félix Leclerc. Chapeau à ceux qui ont su embraser Pierre Léveillé, qui le retourne magnifiquement à la société.