C’étaient les deux mots d’ordre d’un avocat qui venait d’acquérir, dans un secteur en plein développement d’Outremont, un endroit pour y installer son bureau et sa résidence après avoir passé 25 ans dans le Vieux-Montréal. Le professionnel jettera son dévolu sur un immeuble de bureaux et un lot vacant adjacent, le tout entouré de beaux arbres matures, afin d’aménager une demeure pour lui et ses deux adolescents.
C’était un immeuble de bureaux, ce l’est encore en partie, car l’avocat-propriétaire y a fait son bureau et sa demeure. Un parement en vinyle avec une forte présence d’acier orne la façade et une porte rouge, très vitrée, se veut un clin d’œil à celle de l’autre maison qu’il a quittée.
Le propriétaire s’adjoint en 2003 les services de Pierre Mierski, du cabinet d’architectes Lemay Michaud Architecture Design. Il sera lui-même l’entrepreneur pour les travaux, à négocier et à magasiner, afin de réduire les coûts, et superviser le chantier qu’il visite à tous les jours. Car on construit une nouvelle partie à l’arrière et on ajoute un étage à l’édifice déjà existant qui date de 1953. Au bout du compte, c’est une surface totale de 5000 pi2, ce qui représente l’équivalent d’un 7 ½ pièces, comme l’explique le propriétaire. Il s’empresse cependant d’ajouter qu’il n’y a presque rien… sinon de l’espace ! C’est justement ce qu’il voulait : un bel espace de vie. La résidence est faite pour recevoir, un endroit où être bien. Il ne voulait pas que ce soit une maison musée.
La cuisine, de fabrication italienne (Cuisilab), est un mélange de teintes de gris, d’inox (électroménagers de JC Perreault) et de granit, avec une hotte sculpturale faite sur mesure.
Cette simplicité illustre bien l’ensemble du projet où on passe d’un produit, ou d’un concept sophistiqué, à un meuble acheté chez IKEA. Dans le rayon des choix éclairés (et pas seulement parce qu’ils favorisent la lumière), il y a les fenêtres en alu de type ommercial (Alumico) qui sont nombreuses (et d’un gabarit particulier dans la chambre à coucher). On doit noter aussi les marches de l’escalier en verre trempé, ainsi que l’absence de contremarche. On ne peut passer sous silence la porte de garage qui donne accès à une loggia dans le salon. Dans un autre registre, relevons le parti pris du plafond en acier ! Il s’agit d’un tablier métallique, c’est-à-dire une tôle ondulée qui sert de coffrage pour le béton. Ici, on lui a appliqué une peinture grise destinée aux voitures. Quant à l’isolation, elle est à l’extérieur afin de pouvoir laisser l’intérieur brut. En plus de ces choix, qui sont rares dans le domaine de la construction, le propriétaire a succombé à des fournisseurs plus ordinaires, tel IKEA. C’est le cas pour les fauteuils de sa salle à manger qu’il voulait rouge, sa couleur préférée. Après moult recherches, il a trouvé chez le détaillant suédois des sièges dont le dossier ne portait pas ombrage à l’immense table réfectoire en pin, dont le piètement est composé des poutrelles d’acier (I-Beam). Une trouvaille faite celle-là du côté de l’Hôtel Sacacomie !
Au final, on obtient une maison lumineuse, aérée et verte, grâce à la frondaison. De plus, son orientation permet d’assister à de spectaculaires couchers de soleil. Malgré les apparences, à cause d’une architecture qu’on trouve très peu en milieu résidentiel, le résultat correspond aux demandes et aux besoins du client.
Photos: Paul-André Larocque