Dénommée La Percée, cette grande résidence située au bord du lac Revdor, dans les Laurentides, a été conçue dans le but de perpétuer une tradition familiale.


Cette propriété est née du désir d’un homme de bâtir un foyer rassembleur à l’emplacement de la maison en fin de vie qu’avait érigée son grand-père. Outre l’obligation de préserver les berges, le défi majeur était d’insérer l’édifice dans un lot assez étroit pour respecter l’empreinte originelle au sol tout en offrant une très grande superficie de 6 700 pieds carrés. « Il est rare de réaliser un tel projet sur un site aussi limité. On a donc créé un jeu de volumes sur trois niveaux », explique l’architecte Jean-Sébastien Herr, cofondateur et coprésident de MU Architecture.
Entrelacés, ces modules assez compacts sont perforés en leur cœur pour créer un centre chaleureux et invitant. C’est de là qu’est venue l’idée de nommer cette maison La Percée. La façade côté rue est quasiment aveugle pour préserver l’intimité, tandis que celle côté lac est dotée d’une fenestration abondante, afin que les hôtes jouissent au maximum du panorama.


La clarté est omniprésente dans le volume principal qui unit tous les niveaux de la maison. À l’intérieur, les plafonds habillés de bois adoucissent et rehaussent l’élément architectural de pierre qui ancre la demeure sur ses trois étages. « Il s’agit de quartzite, une pierre composée de strates remontant à des millénaires et dont l’histoire est très importante pour le propriétaire », informe Jean-Sébastien Herr.
Le choix des matériaux et des teintes de la maison découle d’ailleurs des tonalités de ce minéral au veinage expressif qui rappelle le mouvement de l’eau. Pérennes, l’ardoise au sol, le plancher en érable et la pruche au plafond favorisent une atmosphère apaisante. La plupart des éléments utilisés pour ce projet ont été achetés localement afin de respecter la demande du maître des lieux.


Conçue à la fois pour le vivre ensemble et le respect de l’intimité de tous les occupants, la résidence est inspirée du concept d’hôtel haut de gamme. Chaque étage est ponctué d’un foyer et de salons ouverts sur le paysage, dont la planification procure une circulation à la fois fluide et ludique dans l’espace. Ce contact permanent avec le feu et la nature assure un sentiment d’apaisement et de bien-être absolu, renforcé par des choix de mobilier confortable.
En façade arrière, les terrasses évoquant des ponts de bateau prolongent l’espace intérieur en permettant à chaque visiteur de profiter pleinement de l’extérieur. Le contraste architectural est fort entre l’avant et l’arrière de l’habitation, mais l’ensemble est parfaitement cohérent, gracieux et sans aucune ostentation malgré l’immense surface habitable.


Habillée de cèdre blanc, la demeure se fond dans son environnement verdoyant. L’architecte paysagiste a utilisé la pierre pour recouvrir les terrasses et les zones de passage, et d’imposants rochers ont été récupérés sur le terrain puis relocalisés afin de renforcer l’aspect naturel recherché. Dedans comme dehors, tout est mis en œuvre pour profiter de chaque instant et du bonheur d’organiser des retrouvailles. Ici règnent l’hospitalité et la douceur de vivre.
Photos Ulysse Lemerise Bouchard
