Édifiée sur un petit terrain au coeur de la vie urbaine montréalaise, cette maison procure à ses occupants un sentiment de quiétude et de liberté grâce à un concept éclairé.


Résidents du Plateau-Mont-Royal très attachés à leur quartier, Jonathan et Julie ont d’abord cherché une maison à rénover suffisamment grande pour accueillir leur petit Alex. « Aucune offre ne nous convenait sur le marché et nous ne voulions pas faire de concession sur le lieu. Finalement, nous avons eu la chance de trouver un terrain », raconte Jonathan. Une opportunité rarissime dans ce secteur très convoité de Montréal.
Le choix de l’Atelier Pierre Thibault pour réaliser leur projet s’est fait assez naturellement, puisque la firme avait déjà réfléchi à un projet de rénovation sur l’ancienne maison de Jonathan, située sur le bord du fleuve, à Rimouski. « Quand on est néophyte et même si on est passionné d’architecture, il est essentiel d’être en lien avec le style de l’architecte que l’on choisit, mais également avec sa philosophie et ses valeurs. Aussi, c’est un travail de longue haleine, alors il est important que ce soit un plaisir de collaborer avec lui », pense le propriétaire.


Le célèbre concept de maison-paysage développé par l’Atelier Pierre Thibault qui a séduit le couple se dessine habituellement sous une forme horizontale, épousant l’espace qu’elle occupe. Dans ce cas-ci, la petitesse du terrain de 2 500 pieds carrés nécessitait plutôt un projet tout en verticalité.
Hormis leurs besoins, notamment trois chambres et un bureau, les propriétaires ont donné carte blanche à la firme, mandatée de tout faire, jusqu’au design des meubles.


Les percées visuelles, les aires de vie communes en mezzanine, les baies vitrées donnent un sentiment de liberté et d’espace assez exceptionnel en ville, et les hôtes profitent même d’une vue sur le mont Royal. La maison est bien intégrée à son quartier et le concept de cour intérieure s’inscrit en continuité avec le « coeur vert » de l’îlot urbain dans lequel le projet est situé. La triple hauteur vitrée fait d’ailleurs entrer ce « coeur vert » dans la maison, et l’omniprésence du bois lui insuffle une atmosphere paisible. « Le bois nécessite de l’entretien, mais il apporte de la chaleur. Comme nous ne souhaitons pas avoir de chalet, il était important pour nous d’avoir une impression de dépaysement quand nous sommes dans la maison », poursuit Jonathan.
Les façades sont en cèdre de l’Ouest, sélectionné pour s’arrimer adéquatement aux fenêtres en limitant les joints. Par ailleurs, les propriétaires voulaient un bois uniforme pour alléger l’apparence et améliorer la cohérence avec l’environnement urbain. Posées verticalement, les lattes accentuent l’effet de hauteur.


À l’intérieur, les planchers, la cuisine et le mobilier intégré conçu localement sont en chêne. La couleur des éléments de cèdre et de chêne a été méticuleusement développée afin qu’ils dialoguent parfaitement.
Pour créer un univers fluide et agréable à vivre sur trois niveaux, l’architecte a imaginé un escalier hélicoïdal qui se gravit facilement. Cet élément sculptural habite le lieu, mais sans être trop imposant dans le volume ni nuire à l’optimisation des surfaces. Transition importante entre les différents espaces, cette rotule se retrouve en contact direct avec l’extérieur. L’architecte l’a toujours imaginée comme un poumon à l’intérieur de la maison, un espace libre qui respire et permet de prendre une pause. Ce mode de vie inspiré du Japon convient bien à la famille, qui aime l’effet de variation en circulant d’un niveau à l’autre, sous un puits de lumière en surplomb.
Architecte, Atelier Pierre Thibault; entrepreneur, Constructions Pierre Ruel; bois extérieur et intérieur, Atelier du bois David Gilbert; cadres des fenêtres en cèdre de l’Ouest, Menuiserie Bélisle
Photos Maxime Brouillet
